Guide : Une fin de siècle à Paris
sur Les Ecuries d’Augias au format (68 Ko)
Le guide de Paris a été réalisé d'une manière originale pour s'écarter des sempiternelles descriptions, fastidieuses à lire. Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance du Paris de Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers la ville pour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et ...Contient : et de (24)(...) Il s'avança, profitant de la surprise générale, bien décidé à mordre ce briseur-de-rêve de banquier. Dans un fiacre à l'angle du boulevard Haussmannet dela rue de Mogador, 19H25 Mme de Ferriëm tressaillit, les paupières closes. Sa vision commençait. (...)
Ces visages tuméfiés de mineurs endeuillés hantaient littéralement sa mémoire; elle entendait leurs gémissements, leurs cris d'angoisseet derévolte adressés à Dieu et au propriétaire de la mine (ce qui revenait parfois à la même chose). (...)
La course à l'Empire a duré 12 ans de victoire en défaite de l'est vers l'ouest, comme la course solaire d'Apollon Hélios en 12 heures, dans la même direction. De surprenantes révélations sur le destin croisé du dieuet denotre empereur. Place de la Madeleine L'église abandonné sous la Révolution a été reconstruite par Napoléon à la gloire de la Grande Armée qui le consacra. (...)
L'intérieur de la maison des pauvres de la rue de l'Evangile ressemblait davantage à une usine qu'à un dispensaire de soin. Les poutrelles métalliques abritaient une foule de maladeset deblessés couchés sur des paillasses à même le sol. Quelques rares religieux, reconnaissables au brassard de l'Armée du salut, s'affairaient parmi les habitants de ce mouroir. (...)
Les jours de fête, pour allécher le public, on portait la mort du taureau sur les affiches, et cette partie du programme s'exécutait au son des fanfares les plus éclatantes. Des flèches, garnies de pétardset defusées, étaient décochées à ces pauvres bêtes, affaiblies par l'âge et par le jeûne. Puis, lorsqu'elles étaient suffisamment exaspérées et ahuries, on les faisait déchirer par une meute. (...)
« Et voyez la docilité du devenu humain: personne ne se jette plus de ce parapet aisément franchissable, ni à gauche ou l'on tombait sur la route blanche, ni à droite où le bras caresseur du lac entourant l'île recevait le suicidé au bout de son vertige uniformément accéléré, en raison directe du carré de sa masseet dela puissance infinie de son désir. » Aragon Avenue Corentin Cariou - XIXème Le teint pâle, la peau livide ? (...)
Edmond Fourastié fut de son vivant un terroriste malade dont la barbarie a considérablement influencé le développement ultérieur, tant moral que physique. Les actes pervers dont il fut coupable lui ont déjà valu les folies de Paranoïaet dePsychorigidité mais cette barbarie continue le soumet désormais aux lois de corruption. Le test est le suivant : 4 (score de corruption) + 3 (gain possible de son dernier attentat) + 3 (D6) < seuil de 12. (...)
Chassé des pays de ses deux parents, l'Allemagne et l'Italie, qui l'avaient remercié de sa participation à l'unité nationale d'une bien curieuse manière (l'exil) sans doute pour écarter ses utopies (vive le réalisme politique), il venait de quitter le troquet des anarchistes, écoeuré par le discours de son nouveau maître. Cette engeance roumaine leur avait tout bonnement interdit de passer à l'acteet defaire passer ce sale député de vie à trépas, dans un joyeux feu d'artifice qui en enverrait les restes dans la glauque Seine. (...)
Il se rendait compte de son nihilisme -croyait il réellement en quelconque cause qu'il feignait défendre ?-et deson narcissisme -était il faillible ? Sa démagogie attisait l'amour de la foule ignare ! - il avait conclu un pacte familial avec le peuple, arguant de pouvoir tout changer alors qu'il en était incapable, promettant chaque jour une nouveau Noël. (...)
Après huit mois d'instruction, d'investigations policières, de confrontations avec plus d'une centaine de personnes, — tout cela en pure perte — d'articles passionnés dans la presse (« Qui est Campi? », « Qui se dissimule sous ce nom jeté au hasard? »), l'inconnu, — toujourset deplus en plus inconnu — comparut devant les Assises de la Seine, le 21 mars 1884. L'interrogatoire d'identité donne le ton de ce que vont être les débats : — Votre profession? (...)
Les docteurs Laborde et Love qui faisaient à celte époque des études sur la survie âmes décollation, se saisirent de son corpset deson chef et tentèrent de ranimer pendant quelques minutes la tête sanglante en myclant le sang d'un chien. (...)
La préfecture de Paris annonce la prochaine fermeture du Bal des Zéphyrs, cabaret à la mode de la place Ste Sulpice. Le motif de cette condamnation est le non respect de la législation sur les lieux de culteet derepos des morts, les pistes de danses étant placés sur l'ancien cimetière de la paroisse. Le propriétaire des lieux devra en outre retirer à ses frais l'emblème de la tête de mort reposant sur les ailes de chauve-souris et le sablier vide trônant à l'entrée, avec en plus la gravure « Hic resquiescant, beatam spem expectantes ». (...)
Le travail des égoutiers mérite des éloges pour survivre dans ce cloaque infect, en attendant la prochaine mise en service du Tout à l'égout. Les galeries issues des anciennes carrières de calcaireet degypse, la chair des monuments de Paris, forment parfois des « ciels » vertigineux et des « cathédrales » souterraines de 20 m de plafond. (...)
Je n'aurais pas besoin d'un long discours pour montrer que le pouvoir d'ôter à l'homme la pensée, la volonté, la personnalité, est un pouvoir de vieet demort, et que faire un homme esclave, c'est l'assassiner. Pourquoi donc à cette autre demande : Qu'est-ce que la propriété ? (...)
La politique est la science de la liberté; le gouvernement de l'homme par l'homme, sous quelque nom qu'il se déguise, est oppression; la plus haute perfection de la société se trouve dans l'union de l'ordreet del'anarchie. La fin de l'antique civilisation est Venue; sous un nouveau soleil, la face de la terre va se renouveler. (...)
On accrochait rapidement les volets des devantures. La foule grossissait. La place, plantée d'arbres grêleset deréverbères, était encore déserte.. Soudain, le roulement de deux fourgons fracassait les rues pétrifiées : l'un contenait les bois de justice, l'autre un grand panier rempli de son. (...)
Des hommes en descendaient: M. Deibler et son parapluie, accompagné de ses aides vêtus de blouses bleueset decasquettes d'ouvriers. Les gardiens de la paix repoussaient la foule et l'obligeaient à prendre place derrière les barrières. (...)
Le forfait ne sera plus permis, L'insolence, la trahison de l'étranger Ne souilleront plus ton sein ! La race allemande est vieille et forte, Pleine de fiertéet defoi, La loyauté est l'âme de l'honneur, Ne faiblit pas, quand soufflent les tempêtes ; Un esprit grave et profond crée Au coeur un tel trésor ; Aucun ennemi ne peut nous le ravir. (...)
Voûtes paisibles et sombres, Asile de la mort, Vous qui nous protégez et couvrez de vos ombres, Ah, si le sort des Grecs trahit leur noble effort, Écroulez-vous ! Que parmi les décombres, Les vils esclaves du croissant, Affamés de carnageet decrimes, En cherchant leurs victimes, N'y retrouvent que du sang. Entourez-moi, mes soeurs, Victime volontaire, Pamira n'a plus rien qui l'attache à la terre. (...)
Ils étaient comme seuls au monde. Rothman s'inquiétait de cette perspective. La discussion autour de la mortalité de l'hommeet deses civilisations attisa néanmoins sa curiosité. Que pourraient bien révéler les âmes de ces infortunés, si jamais elles apparaissaient ? (...)
Les ombres l'effrayaient ; les monuments funéraires, les statues aux silhouettes torturées, le hululement de chouettes, les passages fugaces de chats de gouttière nimbaient l'endroit d'hallucinationset demystères. Le vent s'estompait une fois à l'intérieur mais le froid lui sembla s'accroître. Le jeune autrichien eut une vision évanescente que lui suggérait son mentor : le cortège des charrettes remplies de crâneset detibias vers la Porte d'Enfer, quand Napoléon ordonna le transfert des restes de nombreux parisiens hors des fosses communes. -«Bienvenu dans ce royaume des morts qui n'est point terre consacrée. (...)
L'objectif final de leur escapade nocturne se dévoila bientôt : l'immense fosse commune érigée en mai 1871 pour recueillir les corps des martyrs de l'insurrection de Paris. Une courte inscription funéraire signalait ce lieu de mémoireet derecueillement. Le hongrois fouilla dans sa besace pour en sortir des bougies sanglantes et un vieux manuscrit. (...)
Des péniches viennent parfois briser le silence des lieux. Certains embranchements mènent directement au réseau informel de carrièreset decatacombes qui constellent le reste du sous-sol. Rue de la Santé - XIVème Une gigantesque lézarde est apparue ce matin sous les yeux des badauds effarés sur le trottoir ouest de la rue de la santé. (...)